130,200 €
Manuscrit byzantin, psautier, « ΨΑΛΤΉΡΙΟΝ ΤΟΥ ΔΑ[ΥΙ]Δ ».
Petit in-8, volume : 13 x 9,5 cm, feuillets : 12 x 9 cm.
Collation : [feuillet exlibris]-[262]f. Les trois dernières pages sont blanches.
Manuscrit divisé en 33 cahiers de 8 feuillets sauf le dernier en 6 feuillets. Chaque cahier porte une petit croix en tête de sa première page et un numéro en bas à droite du dernier feuillet (le dernier feuillet étant bien numéroté « λΓ » (pour 33).
Manuscrit à l’encre d’or et enluminé sur peau de vélin, seconde moitié du XIIIe siècle, lettrines et bandeaux à la gouache et à l’encre d’or, 10 enluminures en tête de pages (sur deux tiers de la hauteur), dits pylés ou pylais, avec un décor à la façon des tapis.
Manuscrit faisant partie d’une production de manuscrits d’apparats de l’époque des Paléologue, de la fin du XIIIe siècle, très certainement autour de la veuve de l’empereur byzantin Michel VIII Paléologue, Théodora Vatatzès. Veuve en 1282, elle meurt en 1303.
Le psautier complet contient 150 psaumes et notre psautier contient les psaumes 1 à 76. Nous avons identifié la seconde partie de notre manuscrit : il s’agit du Supplément grec 260, conservé à la BnF depuis au moins 200 ans (il porte un cachet de la Restauration). Ces deux manuscrits ont été reliés ensemble, vraisemblablement à l’origine, dans une reliure byzantine, rendant le manuscrit complet peu maniable (trop épais) et fragilisant certainement la reliure d’origine. Toutefois, le premier feuillet de la seconde partie a laissé une décharge sur le dernier feuillet de la première partie et réciproquement. Si la décharge sur notre manuscrit est plus importante (page entière), la décharge de notre manuscrit sur celui de la BnF est très limitée : on n’y trouve que la signature de notre dernier cahier.
La consultation du manuscrit de la BnF nous apporte plusieurs informations intéressantes :
• Si le psautier complet est bien considéré comme deux manuscrits, ainsi que le prouve notre dernier cahier plus court et avec des pages blanches, ces deux manuscrits étaient bien destinés à ne faire qu’un à l’origine, comme le prouvent les signatures du manuscrit de la BnF dont la numérotation continue la nôtre.
• Le manuscrit, arrivé vraisemblablement en France avec le Cardinal des Cars, était déjà relié en deux volumes, dans une reliure en velours de soie bleu avec de petits fils d’argent. En effet, la reliure du manuscrit de la BnF a été restaurée il y a une centaine d’années avec conservation des éléments subsistants de la reliure début XVIIe. La nôtre, restaurée vers 1810, a perdu tous ses éléments plus anciens, comme c’était alors l’usage.
L’écriture grecque est encore une forme archaïque, à l’encre d’or, ou plus précisément avec un apprêt rouge sur lequel on pose l’encre d’or (faite généralement à partir de feuilles d’or). L’apprêt s’aperçoit parfois en bordure de l’écriture.
Provenances : cardinal Anne de Pérusse des Cars (1546-1612) avec son ex-libris peint à la gouache sur peau de vélin, en tant que cardinal (après 1596). On peut supposer qu’il aura rapporté ce manuscrit de son passage à Rome (et probablement l’autre volume aujourd’hui à la BnF) ; Famille Desgrées du Loû et descendants, depuis plus d’une centaine d’années.
Reliure début XIXe, pleine basane maroquinée aubergine, tranches dorées. Feuillet d’ex-libris avec petits manques de gouache. Premier feuillet un peu défraichi, petite mouillure marginale sur quelques feuillets. Mis à part cela, le manuscrit est d’une très grande fraîcheur. Dos de la reliure légèrement craquelé.
Ce manuscrit bénéficie d’un certificat d’exportation permettant sa libre circulation au sein de l’Union Européenne. En cas de destination hors de l’Union Européenne, l’acheteur devra attendre la délivrance de la licence d’exportation dont la demande ne peut être faite qu’après la vente.
Adjugé le 5 octobre 2024, lors de la vente Belle Vente Mobilière